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Poésizanie


De la métrique, je m’en bats l’œil
Voyez donc, dès le premier vers,
Mes huit pieds marchent de travers.
Je m’fiche pas mal de l’hémistiche,
Et si la césure part en loque,
Je le dis tout haut, je m’en moque.
Ô les alexandrins alambiqués
Ourlés de rimes saucissonnées
Et les vers miteux de farine
Qui sentent la naphtaline !
Ô là là ! Ce qu’ils nous rasent
Les ampoulés de la phrase:
La poésie battant de la plume
Vaine et sans suc n’est pas mon truc.
Acrobate sans filet grimpe la rime
Corde tendue vers la beauté.
Et si cela me plaît de marier
Phénix avec oasix
Même si c’est pas des rimes riches,
Arrimons nos vers on s’en fiche.
De la fantaisie avant toute chose
Encanaillons les vers moroses,
Libérons la poésie des carcans,
Qu’elle sème partout la zizanie.
Poètes, prenez-en de la graine !

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