
Mai 2023
ÉLECTION À L’ACADÉMIE FRANÇAISE
À Jean D’Ormesson surnommé le vieux Croco
Sous la coupole réunis,
Les animaux vont élire celui ou celle
Qui siègera bientôt
Dans le fauteuil du vieux croco.
Pour gagner les suffrages
Chacun exhibe ses talents, avantages.
C’est ainsi qu’on peut voir
Le singe jongler avec un livre
Le feuilletant avec sa queue,
La galerie se déride un peu.
Quant au dauphin, petit malin
Il découpe une page et bicorne un origami.
–Je peux faire une cocotte, aussi.
–Une cocotte? Calomnie !
Et la courtoisie ? Dit la fourmi cramoisie.
Dame luciole prend la parole :
« Si tous ceux qui se prennent pour des lumières
La mettaient en veilleuse,
Cela ferait une belle contribution écologique. »
Comme c’est bien dit ! Oui oui, oui !
Que le ver qui luit porte l’habit vert !
Majorité absolue pour la luciole
Moins une voix, celle de l’âne,
Qui, consciencieux jusques aux dents
A bel et bien brouté son bulletin.
Il n’avait pas appris à lire.

Mai 2022 Remarqué au concours Poetika.
Visitez le talentueux site de Poetika
Métisse
Tu es
Moitié ébène moitié bouleau
Aussi pâle que les rizières,
Aussi cuivrée que les volcans
Tu es
Soleil crépu, cheveux de jais
Aussi dorée que les blés,
Plus brûlante que le névé.
Tu danses
Moitié panthère moitié gazelle
Tambour de Bronx
Valse de Vienne.
Tu es dauphin et pur –sang,
Odeur de poivre et de cannelle,
Fleur de sel, grain de café
Mie de pain, croûte dorée,
Pain d’épice et grain de riz
Mais aussi l’épi millénaire
Pétri de seigle et de blé.
Il n’est rien de plus chatoyant
Que tes peaux qui se tressent
Arc en ciel, écorce, lichen
Métisse, tu tisses
Toutes les langues.

Novembre 2021
Cent papiers
Des papiers si j'en ai ?
C'est peut-être le vent qui me les a volés?
Où c'est chez moi ?
Le ciel c'est mon toit, l'horizon ma fenêtre
Mon adresse est gravée sur l'écorce d'un hêtre.
Quel est mon nom ?
M’en souviens pas.
Demandez-le aux pierres, à l’averse, au vent,
Avec qui je converse souvent.
Si je n'ai rien volé ? Oui !
J'en ai tant volés !
Des lapis lazuli,
Des pépites aux ordures
Et des lacets pour mes souliers défaits !
Des copains si j'en ai ? Des tas !
J'en ai tant et tant que pour tous les compter,
Il y a bien trop de doigts sur les doigts d'une main !
Quel est mon âge ?
Combien d'hivers déjà ont enneigé ma tête ?
J'ai des années lumière,
Des sillons de poussière
Gravés dans le creux de mes mains.
Enlevez ces menottes, ouvrez grand cette porte
Que je m'en aille aux quatre vents.


Avril 2021
1er prix poésie sur le thème du printemps des poètes , le désir, concours organisé par la médiathèque de Saint Paul 3 châteaux.
Venue vers toi
Je suis venue dans le vent nu
de plus loin que la nuit
à pas de biche et de buis
habillée par la brume
et chaussée par le vent
le cœur cognant comme un géant.
Dans le vent nu je suis venue,
à pas de fougères et de menthe
tissant les feuilles qui enchantent
les haut bois des forêts.
Venue vers toi du fond des nuits
rôdeuse habillée de pluie,
j’ai couru, enjambé les rus
haletant la saison féconde,
voleuse de chèvrefeuille
le vent m’a prise sur le fait.
Mais le plus beau de mes larcins,
ce sont tes yeux, lunes vivantes.

Août 2020
3ème prix poésie libre
Estivades poétiques Tarascon sur Ariège
Manouche
Sois fort, sois fier, sois farouche
Toi le gitan, toi le manouche,
Rôdeur indompté de naissance,
Le vent te la joue en cadence
Tu sais à temps mettre les voiles
Sous le ciel haut, clouté d’étoiles.
Ton drapeau, c’est tout un poème,
Que ta voix fait flotter, si haut.
Sois fort, sois fier, sois farouche,
Toi l’exilé, toi le Manouche,
Ta guitare, impossible tempo
Cavale, cavale à tous les échos
Tes doigts en guise de chevaux
Entre cantate et flamenco.
Ton drapeau, c’est tout un poème,
Que ta voix fait flotter, si haut.
Ton chant brave la terre entière
Et nous met le cœur à l’envers,
Dans le tourbillon des crinières.
Mille grelots bruissent dans l’air
Tintés d’un rire au long sanglot.

Nuit étoilée Van Gogh
1er prix Textimage Arles juin 2019
Tout le monde ne peut chanter
Mais tu fais chanter tes pinceaux,
Feux follets échevelés de comètes.
Déboussolé dans ta quête,
Tu peins le village enraciné,
Vertige de l’étoile.
ô ! Que danse l’éternité
Dans la nuit étoilée.
Eclat sombre d’un nocturne
Au noir fondant velouté,
Hululement taciturne
Bruissement des taillis
Tu peins le giron de la nuit.
Il te plaît d’éclairer la nuit
De ton œil sans sommeil.
La ténèbre est une toile
Au beau fouillis des claires étoiles.
Et tu veilles, ne trouvant nul repos
Si ce n’est de peindre
La nuit intensément bleue
Bleu mystérieux des songes.
Dans un noir si bleu
L’on mourrait sans regret,
Ô juste le temps d’un vœu :
Que la nuit reste bleue.
Nyons lire en Mai 2018
1er prix humour
pour le poème extrait du recueil de fables Au fabuleux chat noir Les cousins rat.

Nyons Mai 2019
Premier prix poésie humoristique
Portique sous la présidence de Chris Bernard
Les cousins Rat
Campagnol, rat des champs,
Récolte cent patates.
« Épatant ! Allons porter un sac de rattes
Au rat de bibliothèque, mon cousin. »
Au coup de sonnette,
Le rat des livres reste sourd
La terre peut s’écrouler,
Il n’en a cure, plongé dans sa lecture.
Campagnol entre à tâtons :
Des rayons de livres jusqu’au plafond !
Il voit l’érudit perché sur un escabeau
Aussi boiteux que lui,
Un grimoire sous ses lorgnons.
Nom d’une ratte, qu’il est rachitique !
A-t-il oublié le goût d’un bon dîner ?
Campagnol, étouffé par l’air confiné
Se met à tousser.
-Qui vient ici me déranger ?
-Cousin, voici un sac de patates.
-Ah ! C’est vous le rustique ?
Et bien vous repasserez :
Je dévore un livre de pataphysique.
Les amis de Verlaine Metz 30Juin 2018
2ème prix poésie libre
pour le poème vent d' exil extrait du recueil Banquet de mots.

Portrait de Paul Verlaine par André Simon
1926 -2014 .Peintre lorrain, Il a étudié aux beaux arts à Metz.
Bérangère Thomas , passionnée de Verlaine, auteure de chansons est présidente de l' association Les amis de Verlaine . www.amis-verlaine.net
Montrond Les Bains Rhône
Mars 2018
2ème prix poésie libre
Le courageux jury de l' association des amis du château de Montrond Les bains a osé distinguer
Mich' elle Grenier qui a semé une belle zizanie avec son poème Poésizanie extrait de banquets de mots.
Ce concours littéraire est organisé tous les 2 ans, donc le prochain aura lieu en 2020.

Poésizanie
De la métrique, je m’en bats l’œil
Voyez donc, dès le premier vers,
Mes huit pieds marchent de travers.
Je m’fiche pas mal de l’hémistiche,
Et si la césure part en loque,
Je le dis tout haut, je m’en moque.
Ô les alexandrins alambiqués
Ourlés de rimes saucissonnées
Et les vers miteux de farine
Qui sentent la naphtaline !
Ô là là ! Ce qu’ils nous rasent
Les ampoulés de la phrase:
La poésie battant de la plume
Vaine et sans suc n’est pas mon truc.
Acrobate sans filet grimpe la rime
Corde tendue vers la beauté.
Et si cela me plaît de marier
Phénix avec oasix
Même si c’est pas des rimes riches,
Arrimons nos vers on s’en fiche.
De la fantaisie avant toute chose
Encanaillons les vers moroses,
Libérons la poésie des carcans,
Qu’elle sème partout la zizanie.
Poètes, prenez-en de la graine !
Prix Arcadia Béziers Octobre 2018

Le poème Embrasure révèle la force d’une écriture volontiers provocatrice parfaitement maîtrisée. Entre révolte et observation est retracée l’histoire des refusés, des immigrés, des laissés pour compte qui s’agrippent aux espoirs emmurés : Graffitis tagués à l’encre bleue ecchymose. Ce radar qui distingue la couleur de la peau. L’esprit critique de Mich’elle Grenier se tourne vers les responsables, Ceux qui nous formatent pour que nous soyons soumis toujours . Puis surgit l’ analyse : raser le ghetto de soi-même, décadenasser. Ce tableau d’un univers impitoyable trouve une échappée belle : Trouvons l’ embrasure, cette lueur qui n’ en finit pas d’ agrandir sa brèche, là où cascade le rire clair des pommiers. Le second poème intitulé Poémienne s’amuse des jeux de mots et trace un portrait fantaisiste d’une femme poète valsant entre terre et ciel : Sa botte secrète, c’ est le mot qui fend l’ écume et ricoche à tous les échos. Elle est cet oiseau prunelle qui voit le monde et vous l’offre. Elle jouit du temps que voilà, tant qu’elle respire, elle chantera. Le troisième poème est une complainte dédiée à Federico Garcia Lorca,
La chanson que jamais je ne jouerai magnifique dans sa mélancolie, son lyrisme et sa force de vie.
Nous adressons toutes nos félicitations à Mich’elle Grenier qui nous révèle en trois poèmes les facettes d’une écriture multiple et conquérante.
Mme Anne Gualino, vice-présidente d’ Arcadia.
Cours La ville Rhône écritoire d' Estieugues 26 Mai 2018
Mme Simone Durand de Saint Forgueux Rhône est lauréate du Prix D' Estieugues, section phare qui consiste à l' édition d'un recueil de poésie dont 150 exemplaires sont remis à la lauréate.
Mich' Elle a reçu le troisième prix poésie libre samedi 26 Mai à Cours La ville ( Rhône) pour le poème
La chanson que jamais je ne jouerai dédié à Federico Garcia Lorca. Le premier prix a été attribué à
Christian Pérez pour ce poème:

Toi et Moi
Nous achèverons notre vie
dans le désordre apprêté
D'un lit
Dont le murmure infini des draps
Sera comme un bruit de feuilles
Venu à pas d' oiseaux
D'un ultime jardin.
Christian Perez
Nyons Lire en Mai 2016
1er prix poésie libre

Mich' elle obtient le premier prix de poésie libre pour le poème je t' attends à Nyons , Lire en Mai. Concours littéraire organisé par l' association Portique et son président Chris Bernard.
Je t’attends
Je t’attends à la saison des pluies
Ton nom frétille sur ma langue
Un poisson dans une calanque.
Je t’attends au cœur des forêts
Inextricables, éclaboussées.
Pour toi je tisserai un nid
Tressé de feuilles et de geai.
Je t’attends comme la rosée
Lampée au ventre des sources.
J’entends le tambour de tes pieds
Cogner la danse nouvelle née.
La terre est ronde sous mes seins
Là où ton cœur bat tout son plein.
Je t’attends toi, le marin de mon ventre,
Traverse les mers inconnues
Et les grottes marines !
J’attends à l’heure des marées
Ton cri qui fait tout chavirer.
Sablet Vaucluse 20Juillet 2013
concours littéraire organisé par
La bibliothèque de Sablet
Mich' elle obtient le 1er prix de la nouvelle pour Marchandes.
Prix Thérèse Mercier pour l' ensemble de son œuvre.
1er prix poésie libre pour beauté naufragée.

Beauté naufragée
Pour toi, je pêcherai
La beauté naufragée
Sur les écailles des mers,
Butinerai l'amour
Dans tes veines-lumière.
Pour toi, j’égorgerai le soleil,
Le boirai à tes lèvres.
Pour toi, j’enfanterai
L’océan, les astres,
La rivière souterraine.
Pour toi, je marcherai contre le vent
Grimperai le chemin de crête.
Pour toi, je mentirai comme je respire
De fabuleux songes,
Ceux qui sommeillent
Dans la pupille des chats.
Je soufflerai les naseaux de l’écume,
Et je noierai la lune
À l’eau de nos âmes emmêlées
L’une à l’autre.